Il y a quelques mois, je vous racontais
ça, cette histoire,
notre histoire, celle de bien d'autres aussi.
Je les connais bien, les sentiments contradictoires que certaines ont du ressentir en lisant mes mots hier.
Ce que ces quelques mois de traitement m'ont appris, c'est que le corps peut faire des choses tellement incroyables. C'est que je suis tellement, tellement reconnaissante à ceux qui nous accompagnent dans ce parcours, ceux qui y croient avec nous, qui nous portent. C'est que la médicalisation de la conception, même si ça ne fait pas rêver, et bien moi ça me semble la plus belle chose au monde puisque ça m'a permis de porter ce bébé. C'est que je n'ai aucune idée de la part de psychologique, de physique dans tout ça mais que je suis convaincue qu'il faut tout prendre, les médecins les traitements les longues conversations entre copines les soirées en amoureux le yoga l'acupuncture la sophrologie la danse le tricot - en parler si on a envie d'en parler se taire si on a envie de se taire partager garder pour soi pleurer s'apitoyer jalouser secrètement garder l'espoir l'espoir l'espoir faire la danse du follicule tous les mois en riant comme des baleines avec ses amies. Il n'y a aucune recette magique, tout ce qui vous fait du bien est bon à prendre, et garder confiance au fond, tout au fond, dans ce corps qui déçoit tant mais qui recèle tellement de surprises, tellement de ressources qu'on n'imagine pas.
Je vous raconte tout ça comme si j'étais moi-même hors de cette réalité, mais la vérité, c'est que je suis encore terrifiée à l'idée de ce qui nous arrive, terrifiée d'y croire vraiment, de me laisser aller à ce bonheur, terrifiée que tout ne se passe pas comme prévu. Quand je vois d'autres femmes enceintes, je me sens tellement différente, je porte en moi cette impression tenace d'être une outsider, de ne pas faire partie du clan, de celles pour qui tout est si simple, pour qui cela va de soi, celles qui n'ont pas peur au moindre petit souci, celles qui ne pleurent pas 3 fois par semaine parce qu'elles s'imaginent le pire, celles à qui on n'annonce que de bonnes nouvelles.
Je sais que ces femmes n'existent pas, je sais qu'on est toutes pareilles à des degrés différents, mais dans ma tête, c'est comme ça que je les imagine, sereines, sûres d'elles, d'une confiance à toute épreuve, et du coup, invincibles.
Tout cela pour dire à toutes celles qui attendent, comptent les jours, subissent piqûres quotidiennes, échographies matinales et montagnes russes émotionnelles, les filles, je pense à vous, hauts les coeurs, et j'y croirai pour vous les jours où l'espoir vous quitte !
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